Prévenir le burn-out chez les artistes : trouver l'équilibre entre passion et bien-être

Le monde artistique est un univers vibrant et captivant, où la créativité est reine et où les émotions se déploient avec intensité. La passion, nos rêves d’enfant, l’intensité de ce qui se passe sur le plateau, la frénésie avant le lever de rideau …

Cependant, derrière les projecteurs et les applaudissements se cachent parfois des réalités moins reluisantes. Le rythme effréné de l'industrie du spectacle, combiné aux exigences croissantes de perfection et à la compétition féroce, peut mettre à rude épreuve la santé mentale et physique des artistes.

L'une des principales sources de stress que j’observe pour les artistes est la pression constante de performer à un niveau élevé, de tenir cette qualité de manière régulière, malgré la fatigue, la maladie, les aléas de la vie, …

La quête de la perfection

Que ce soit sur scène, à l’écran ou même sur les réseaux sociaux, l'attente de résultats exceptionnels est omniprésente. Cette quête perpétuelle de perfection entraîne souvent un sentiment d'insatisfaction chronique et insidieusement un épuisement progressif.

De plus, le monde du spectacle est souvent synonyme d'incertitude et d'instabilité financière. Les contrats précaires, les périodes de creux, les avances pour les frais de transport, l’hébergement, la préparation en amont pour être au top et les fluctuations du marché, les changements de direction, de fonctionnement, … autant de paramètres qui peuvent générer un stress financier important, contribuant ainsi à la détérioration du bien-être mental des artistes.

Parallèlement, la pression sociale et médiatique pour maintenir une image parfaite et irréprochable peut être accablante. Les artistes se retrouvent souvent contraints de répondre à des normes esthétiques rigides et de se conformer à des standards de beauté irréalistes, ce qui peut avoir des répercussions néfastes sur leur estime de soi et leur santé mentale.

L'importance de pouvoir se projeter à 10, 15, 25 ans ...

Bien souvent, la perspective de rester toute sa vie au même endroit n'est pas celle qui fait rêver un artiste et la plupart du temps, au sortir du conservatoire, le chanteur, le comédien se lance dans cette carrière avec la conviction que c'est ok pour lui, pour elle.

La vie est faite de choix et ceux que l'ont fait à 25 ans sans en connaître tous les enjeux, avec la fougue de la jeunesse, et l’énergie des 20 ans sans se figurer du marathon dans lequel on s'engage peut ne plus convenir à 35, 45, 60 ans pour tout un tas de raisons.

Aujourd'hui il est de plus en plus rare de faire une carrière artistique de plus de 20 ans, … et lorsqu’on a consacré toute sa vie à son art, qu’on a quasi jamais travaillé en dehors d’un théâtre, que les seules choses que l’on pense savoir faire c’est chanter, jouer, ... c’est comme si un brouillard glaçant envahissait soudain le ciel quand on ne peut plus, qu'on a envie d'autre chose, qu'on n'en peut plus ...

Prendre soin de soi

Face à ces défis, il est essentiel que les artistes prennent soin de leur bien-être mental et émotionnel. Cela implique de se connaître, de savoir ce qui est important pour soi, de reconnaître et de respecter ses limites, de pratiquer l'auto-compassion et de chercher un soutien professionnel lorsque nécessaire.

Mettre les objectifs de l’être humain au premier plan et plus uniquement ceux de l’artiste.

Bien souvent le spectacle est comme une vocation dans laquelle on se donne corps et âme mais il est crucial de cultiver un équilibre sain entre vie professionnelle et vie personnelle, en accordant du temps aux activités qui nourrissent la personne, l’âme, qui lui permettent de se ressourcer.

En fin de compte, prévenir le burn-out chez les artistes nécessite une prise de conscience collective et un changement de paradigme au sein de l'industrie du spectacle.

Il est temps de reconnaître que la santé et le bien-être des artistes sont des priorités absolues, et de mettre en place des mesures concrètes pour soutenir leur épanouissement professionnel et personnel.